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Le Sosie

Publié le par Prince Bernard

Hier à la fin du cours des 3 B, j’ai vu comme une délégation d’élèves s’avancer vers moi, à la fois un peu gênés de me poser une question qui toucherait à ma vie privée, et rigolards, comme s’ils allaient faire une farce.



« Monsieur, vous avez jamais tourné dans un clip vidéo ?


– Euh...


– On vous a reconnu dans une vidéo sur YouTube...


– Non, c’est pas possible


– C’est sur une chanson... don't worry, be happy... »



Et là, j’ai eu un gros doute

« Ah oui ? Eh bien oui, ça me rappelle quelque chose en effet...


– Ah mais Monsieur, on est sûr, c'est vous ! »

C'est Tim qui est le plus enthousiaste, ses yeux brillent. En plus, même si c'est depuis peu, il brille de plus en plus en classe. Et tous les autres bons élèves sont là. Je suis partagé, je ne peux pas laisser cette admiration partir à vau-l'eau. L'avenir de ces ados en dépend. Je ne peux pas me permettre d'écorner l'image héroïque qu'ils se font de leur maître. Sinon, continueraient-ils à l'écouter délirer, continueraient-ils à l’admirer ? Alors j'ai comme une révélation :


« Vous vous souvenez de Duval, le prof de Maths ?


– Oui oui 

– Alors c'est vrai qu'il m'avait filmé sur cette chanson.


– Vous voyez ! Vous voulez bien qu'on regarde tout de suite ?


– Non, mais ce n’est pas possible... C'est un tout petit film et je ne vois pas pourquoi il l'aurait posté sur YouTube...


– Allez monsieur, regardez votre ordinateur : vous êtes déjà sur YouTube (je venais de leur montrer la bande-annonce de Titanic) vous n’avez qu'à taper... »



Et là, je commence à y croire, la vidéo de Duval qui fait le buzz, pourquoi pas, le truc démentiel qui n'aurait aucune raison logique... D'ailleurs, je me souviens que je jouais bien, je me souviens d'un petit geste de la main bien synchrone avec …


« Oui, maintenant je me souviens, je confirme imprudemment, il y avait une sorte de marionnette, n'est-ce pas ? C'est elle qui chantait Don't worry 


– Euh... non, mais vous verrez, c'est vous, tout le monde vous a reconnu ! »


 Je tape ce qu'ils me dictent.


« Voilà, c'est cette vidéo-là... environ à deux minutes... non, un peu plus loin. »



Et sous mes yeux ébahis, je me reconnais, avec 30 ans de moins, comme l'acteur que je reconnais aussi malgré ses moustaches, inhabituelles, un acteur qui me ressemble étrangement. Mais ce n'est pas moi. Mais bon, que faut-il faire, détruire leur illusion merveilleuse, attenter à leur touchante candeur ?



Pendant ce temps de questionnement, je récupère le souvenir dans ma mémoire. C’était un voyage scolaire dans le nord du Suffolk. La responsable du séjour dans le collège anglais nous avait fait un discours un peu dur, composé de toutes les interdictions et obligations de notre séjour, comme quoi dans les couloirs, il fallait marcher à gauche (nos élèves s'en souviennent encore, de cette règle, ça les a encore plus choqués que le thé — Monsieur, vous devinerez jamais, au lieu du citron, ils mettent du lait dans leur thé !) et, à la fin, pour terminer plus gentiment, elle avait sorti un gadget de chez Disney : un poisson, un gros bass qui chantait Don't worry be happy. Et le truc, c'est qu'il avait l'air empaillé, tout figé sur sa planche, jusqu'au « be happy » où là, il se pliait en deux et se retournait bouche ouverte. Tout le monde sursautait. Nous avions retrouvé ce poisson en salle des profs et Duval avait filmé. Moi et ma collègue de chaque côté. Et je faisais le clown en chantant avec le poisson.



Rien à voir avec cette vidéo professionnelle, évidemment, et où, je ne l’admets pas tout de suite, croyant le truc récent, je crois bien qu’il s’agit de Robin Williams dont on m’a déjà souvent dit que j'étais son sosie. Ne le dites surtout pas à mes élèves, musé-je, ils me croient professeur d'anglais mais je suis un acteur célèbre...

Je leur explique tout cela, ils s'en vont apparemment convaincus, mais avec une sorte de moue dubitative.

Les choses en seraient restées là mais, un an plus tard.

C’est vertigineux.


L'an dernier mes troisièmes m'identifiaient comme le moustachu qui, dans les années 80, faisait un figurant dans Don't Worry Be Happy. Quand ils me l'avaient dit, j'avais eu un moment de flottement parce que j'avais pensé à un petit film qu'avait fait un collègue lors d'un voyage en Angleterre et où je figurais aux côtés d'un demi-poisson articulé sortant d'une plaque de bois, et chantant, aussi, Don't Worry Be Happy. Je n'avais donc pas nié. La rumeur folle était lancée.


Parce que quand j'ai commencé à nier, c'était trop tard. J'ai eu beau dire qu'il s'agissait de cet acteur américain, longtemps peu connu en France mais dont on me disait souvent aux États Unis que je lui ressemblais, mes élèves ne m'ont pas cru. Pour leur défense, il faut reconnaître que la ressemblance est d'autant plus convaincante que cet acteur n'a jamais porté de moustaches en dehors de ce clip.Tandis que moi... Bon, mais j'ai nié.



Et voilà que mes quatrièmes de cette année, deux cohortes plus tard... tout d'abord une fille, du genre dévergondée, me pose la question en plein cours, en s'excusant que c'était un peu hors sujet, mais que voilà, est-ce que c'était bien moi dans tel et tel clip sur YouTube. Je balaye le sujet d'un geste de la main, mais trop tard. « Ma mère, elle demande comment ça se fait que vous vous soyez retrouvé dans ce clip, alors je lui ai dit, ben, que c'était pendant son tour du monde ». Et rebelote dans une autre quatrième, « Can I speak French… c'est vrai que vous avez tourné dans un clip ? ». Et puis « vous pouvez pas nier que la photo de votre profil Facebook, c’est le portrait tout craché de l'acteur de la vidéo ! » (Ben oui, c’est une saisie d’écran que j’ai faite, par jeu, et que j'utilise comme photo d'identité et personne n'y trouve à redire.)


 Vertigineux. Eh oui, parce qu'après une telle dose de délire, je finis par me dire que, mais oui, bien sûr, j'ai tellement eu de télés qui m'ont filmé pendant ma traversée des États-Unis que cela a bien pu arriver. Malgré les crises d'épilepsie qui me déglinguent progressivement les neurones, je me souviens de quelques indices probants… Je me dis que, après tout, c'était bien exact qu'à mon arrivée à Dallas je m'étais dit qu'après des années à regarder Dallas à la télé, il était bien naturel que ce fût au tour de Dallas de me regarder à la télé et que je m'étais présenté à la première chaîne sur ma route, tout auréolé du succès que je venais d'avoir sur Hoy Mismo,une chaîne mexicaine. Cela j'en suis sûr. Donc pourquoi pas Don't Worry Be Happy ? Et toutes les télés d’après jusqu’à New York. Depuis KSAT et KCEN au Texas jusqu’à KAKE au Kansas, en passant par KBYU dans l’Utah ou WLBZ dans le Maine. Mais peut-être n’est-ce que le souvenir atténué d’une tournée de promotion pour un film ? Lors de mon séjour à New York j'allais bien boire des bières avec les gens de CNN, pas loin de la Clinton Tower où m'hébergeait... Joe. Il était bien producteur de cinéma, non ? Cela, j'en suis sûr, enfin... oui, donc pourquoi ne m'aurait-il pas demandé de figurer dans ce clip, où je me ressemble quand même énormément ?

Et encore, après ma conférence au Café Comedy de Manhattan (était-ce bien à propos de mon voyage ou était-ce du stand-up ? Je me souviens que les gens riaient encore en tendant des billets de dix dollars), j'avais bien été invité chez un acteur de sitcom très admiratif de mes aventures, bon là j'ai pas de preuve aussi nette que mon image dans le clip de Don't Worry mais je m'en souviens de façon tout aussi précise... Sa femme était délicieuse. Mais là encore peut-être s’agissait-il d’une invitation entre collègues comédiens ?

Et enfin, il y a cet accent américain tenace qu’on me reproche quand je tente l’agrégation, au prétexte qu’il ne serait pas constant. Donc je finis par me demander, au crépuscule de ma vie, si une partie n'en aurait pas été occultée par un quelconque traumatisme et si, contrairement à ce que prétend une partie de moi-même, ce ne serait pas moi, vraiment moi, dans ce clip. Et puis il y a ce que dit mon neurologue. « Vous souffrez du syndrome dit du Dreamy state de Jackson, et il se pourrait bien que vous ne soyez pas celui que vous croyez être.»


Alors je laisse mes élèves dans leur sidération. Je ne nie plus. Mieux, je comprends tout. Et je me dis que ce salaud profite de mes débuts de carrière fulgurants après, sans doute, m'avoir hypnotisé et persuadé que je suis un simple prof d’anglais. La mémoire, ça s'invente, n'est-ce pas ? La mémoire se crée artificiellement chez autrui, n'est-ce pas prouvé par la science ?

Breaking News (la traduction suit)

Following the suit filed by a French lady, a forensic examination has been conducted upon Robin Williams' corpse. The famous actor, let it be reminded, hanged himself in his 63rd year, probably in a fit of senile dementia called ''with Lewy body''. A DNA testing was performed and it appeared it wasn't Mr Williams' body but that of a French English teacher, the sueing French lady's husband. This Gallic gentleman, according to many, including his pupils, bore a striking resemblance to Mr Williams and was regularly mistaken for him. This resemblance led him, apparently, to believe he was the real Mr Williams and became mentally disturbed, just as Mr Williams was. And now that the French lady has found herself a widow, the American 'widow' wonders where her surviving husband could be enjoying a peaceful retreat. Could that be in France ?

Édition Spéciale

Suite à la plainte d’une Française, le corps de Robin Williams a été soumis à une autopsie. Le célèbre acteur, souvenons-nous, s’est pendu dans sa 63e année, probablement au cours d’une crise de démence sénile appelée « à corps de Lewy ». Un test ADN a été pratiqué et l’on se rendit compte qu’il ne s’agissait pas de M. Williams, mais en fait d’un professeur d’anglais de nationalité française, le mari de la Française. Ce Monsieur, de l’avis de beaucoup, dont ses propres élèves, ressemblait de façon frappante à M. Williams et on le prenait souvent pour lui. Cette ressemblance le conduisit, apparemment, à croire qu’il était le véritable M. Williams et se mit à souffrir de troubles mentaux, exactement comme M. Williams. Et maintenant que la Française se retrouve veuve, la « veuve » américaine se demande où son mari survivant pourrait bien être en train de jouir d’une retraite paisible. Pourrait-ce être en France ?

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L'irascibilité des extrémistes musulmans, par l'exemple

Publié le par Prince Bernard

Après Rawalpindi j'ai cassé le pédalier de Rossinante, je n'ai pas pu réparer et j'ai dû prendre le train pour Karachi.

Dans le train je demande à mes compagnons de voyage de m'aider à apprendre l'alphabet. Tous se montrent très honorés et bientôt tout le wagon est autour de moi. C'est à ce moment qu'un homme commence à objecter d'une voix forte, mais en Ourdou, la langue officielle du pays. S'ensuit une discussion très animée dont je suis à l'évidence l'objet mais dont je ne saisis pas un traître mot. Comme les protagonistes me désignent à intervalle régulier, quelqu'un daigne m'expliquer en anglais :

« Sur votre page d'alphabet, vous voyez en haut, cela dit Bismillah el Rââman el Rââmin et c'est une phrase sacrée pour un musulman, elle commence toutes les prières. Donc elle rend sacré tout morceau de papier où elle est écrite. Pour cet homme il ne faut donc pas vous laisser la page d'alphabet, vous êtes un infidèle, ce serait un sacrilège. »

Plusieurs fanatiques ont envahi le wagon et soutiennent le premier objecteur. Toutefois, dans le groupe qui m'entoure, il y a des hommes plus âgés qui parviennent à s'imposer et faire accepter une sorte de compromis :

« Voilà, vous pouvez garder la page d'alphabet, mais vous devez nous jurer que vous comprenez qu'elle est sacrée. Vous ne devez en aucun cas la maltraiter, faites comme si c'était la Bible des Chrétiens. »

En lisant le journal à Karachi, je me rends compte que je l'ai échappé belle, le parlement pakistanais vient de promulguer une loi qui punit de mort quiconque commettrait un acte de sacrilège envers un texte sacré. Et moi sans l'incident du train, j'aurais certainement fini par l'utiliser comme papier hygiénique, ma page d'alphabet arabe !

L'irascibilité des extrémistes musulmans, par l'exemple
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Rage de dents et collapsologie-confinement, dernière touche.

Publié le par Prince Bernard

Rage de dents et collapsologie confinement, dernière touche.

Il ne restait plus, écrivais-je, qu'à recouvrir de terre...

Rage de dents et collapsologie-confinement, dernière touche.
Rage de dents et collapsologie-confinement, dernière touche.
Rage de dents et collapsologie-confinement, dernière touche.

... et reconstruire un abri pour protéger ces six mètres-cube d'eau de la chaleur et du froid. Je commence donc à bâtir en pierres. Un muret éboulé tout près me les fournit.

Mur du fond puis petite voûte à l'avant avec coffrage-tronc pour ne pas écraser les tuyaux
Mur du fond puis petite voûte à l'avant avec coffrage-tronc pour ne pas écraser les tuyaux
Mur du fond puis petite voûte à l'avant avec coffrage-tronc pour ne pas écraser les tuyaux

Mur du fond puis petite voûte à l'avant avec coffrage-tronc pour ne pas écraser les tuyaux

Puis je tombai en panne de pierres et mon tracteur étant au garage pour réparation suite aux mauvais traitements précédents, je ne pouvais pas aller en quérir plus loin. Je terminai donc le sous-bassement du mur de l'avant, coulai un béton d'égalisation, le fis signer par une de nos chattes...

Rage de dents et collapsologie-confinement, dernière touche.
Rage de dents et collapsologie-confinement, dernière touche.

et avisant que j'avais sur place un autre type de matériau, le tronc du douglas abattu, je me résolus à faire du fustage. C'est cet art nordique qui permet de bâtir en bois ronds. J'en visionnai plusieurs tutoriels. Ils étaient tous soit en suédois soit en finnois, donc il me fallut d'abord apprendre ces deux langues avec d'autres cours en ligne.

Naaaan, les images suffisaient. D'abord creuser une saignée dans le bois... pour lui faire, en quelque sorte, deux pieds, puis empiler.
Naaaan, les images suffisaient. D'abord creuser une saignée dans le bois... pour lui faire, en quelque sorte, deux pieds, puis empiler.

Naaaan, les images suffisaient. D'abord creuser une saignée dans le bois... pour lui faire, en quelque sorte, deux pieds, puis empiler.

Et puis poser un toit à partir des fameuses surbilles auxquelles il a déjà été fait allusion... 

Rage de dents et collapsologie-confinement, dernière touche.
Rage de dents et collapsologie-confinement, dernière touche.
Rage de dents et collapsologie-confinement, dernière touche.

...et « végétaliser »  ce toit :

Rage de dents et collapsologie-confinement, dernière touche.
Rage de dents et collapsologie-confinement, dernière touche.

Un charmant petit pavillon de chasse pour finir, non ?

Rage de dents et collapsologie-confinement, dernière touche.
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Rage de dents et collapsologie.

Publié le par Prince Bernard

 

J'aurais dû titrer Rage de dents et confinement, ou Rage de dents et effondrement, cela aurait rimé et eût été plus d'actualité, mais j'ai commencé les travaux avant la COVID-19. Celle-là (oui, c'est féminin) arriva cependant à point nommé pour sembler donner raison aux collapsologues. Sembler !

Une association de termes de toute façon bien surprenante, et qui, j'espère, aiguisera votre curiosité.

Commençons par la rage de dents :

Godet ouvert, une seule dent ne nécessite pas d'appareillage orthodontique. Toutes les autres sont à ressouder ; heureusement je connais un bon dentiste dans le village voisin.

Godet ouvert, une seule dent ne nécessite pas d'appareillage orthodontique. Toutes les autres sont à ressouder ; heureusement je connais un bon dentiste dans le village voisin.

Il s'agit donc des dents du godet de la mini-pelle, l'employée la plus versatile des services techniques de la Principauté. Pourquoi sont-elles déchaussées ? À cause des racines...

Rage de dents et collapsologie.
Rage de dents et collapsologie.
Rage de dents et collapsologie.
Rage de dents et collapsologie.

...qui, depuis le début du siècle, étaient parties à l'assaut de notre réservoir, l'entourant de tous côtés, enroulant leurs radicelles autour de la plus petite fuite d'eau et parvenant même à s'immiscer sous la dalle de béton dans le dessein machiavélique d'un jour la soulever pour la fracturer, en visant à l'éventration, rien moins, des trois mètres cubes d'eau potable patiemment collectés et pompés depuis notre source miraculeuse, dix mètres plus bas. Des racines si solidement ancrées dans le gore que l'acier du godet n'a pas résisté à une tentative d'arrachage en force.

L'œuvre d'un terroriste ? On peut le dire, puisque, après être passé des petites aux grosses racines, j'en arrive à l'énorme tronc d'un pin douglas de soixante ans, l'âge de la retraite, qu'il faut donc abattre sans pitié et dont il faut déménager les lourds tronçons.

Rage de dents et collapsologie.
Rage de dents et collapsologie.Rage de dents et collapsologie.
Rage de dents et collapsologie.Rage de dents et collapsologie.

En réalité, je ne m'étais pas risqué à l'abattre moi-même (c'est vicieux un arbre, saleté !) tant le risque était grand qu'il vînt éventrer la citerne ou la caravane. Nous avons donc eu recours à un débardeur professionnel, venu sur place d'abord pour emporter le morceau de forêt que nous avons vendu pour sauver la planète. (Eh oui, nous le destinions à remplacer la « forêt » de Notre Dame de Paris. Mais le Général Georgelin, en charge de la reconstruction, a répondu qu'il n'était « pas question qu'un joyau du patrimoine français fût restauré avec une essence américaine ». C'est vrai que le douglas doit son nom à l'Écossais David Douglas qui l'a introduit en Europe parce qu'il fournit un excellent bois de charpente, imputrescible à cœur. Mais j'y reviendrai en détail dans un prochain épisode.)

Le débardeur était équipé d'un engin de 17 tonnes. Le douglas n'a pas bronché...

L'engin, télécommandable (voyez les joysticks à la ceinture du débardeur dans le film suivant), auquel fut attaché un câble pour diriger la chute du douglas.

L'engin, télécommandable (voyez les joysticks à la ceinture du débardeur dans le film suivant), auquel fut attaché un câble pour diriger la chute du douglas.

Pourquoi abattre ce douglas ? J'y viens enfin. Outre ses racines envahissantes, il gênait pour installer un second réservoir d'eau potable pour faire face aux sécheresses de fin d'été dont les collapsologues nous disent qu'elles vont aller crescendo.

Il fallut ensuite démolir l'abri destiné à protéger la tuyauterie du gel (et qui a déjà connu quelques vicissitudes), après avoir brûlé quelques branches comme l'y autorisait la Préfecture suite aux dégâts de la neige de novembre.

Rage de dents et collapsologie.Rage de dents et collapsologie.
Rage de dents et collapsologie.Rage de dents et collapsologie.

Le vendeur est catégorique, on ne peut poser la citerne que sur une dalle de béton. Avec treillis soudé, bien sûr ! C'est ce que j'ai fait sur un hérisson de petites pierres comme ci-dessous.

Rage de dents et collapsologie.Rage de dents et collapsologie.Rage de dents et collapsologie.

 

Et puis, la dalle terminée, j'ai relu ce que dit le vendeur de sa citerne. Le modèle du début du siècle, de 3250 litres, ne se fait plus. J'en ai donc commandé une de 2750 litres, pour arrondir à deux camions de pompier, mais ce que je n'avais pas vu c'est que la nouvelle est plus longue et moins haute de 20 cm. Or le principe des vases communicants impose des niveaux supérieurs parfaitement alignés. Je devais donc rehausser la dalle. Mais je n'avais plus de mélange à béton...  (Je n'en ai pas commandé de peur de gêner la livraison de la citerne.)

Le magasin de matériaux m'a dit de rappeler la semaine d'après, mais qu'ils n'ouvriraient que si la carrière ouvrait elle aussi. J'ai attendu et le lundi suivant l'un ne répondait plus, et l'autre que la fédération des Travaux Publics leur interdisait d'ouvrir. Que faire ? Être confiné sans pouvoir couler de béton, c'est trop cruel ! Je décidai donc d'ouvrir ma propre carrière en Principauté. On m'a dit qu'il fallait une enquête d'utilité publique. Je la fis et bien sûr me trouvai en butte aux râleurs de profession et bobos écolos de service qui ne savaient pas que de nos jours on filtre les poussières et qu'on étouffe le bruit des tirs de mine. Il y en eut même qui se plaignirent de l'atteinte esthétique au paysage comme si le rocher à nu n'en faisait pas naturellement partie. Le commissaire enquêteur n'était heureusement pas homme à se laisser conter des sornettes et rendis un avis positif. Je pus commencer les travaux, marteau-piqueur électrique (Excalibur) pour le piquage et masse... manuelle pour le concassage. Piquage et concassage sont les deux mamelles...

Rage de dents et collapsologie.Rage de dents et collapsologie.Rage de dents et collapsologie.

Cela ne produisit hélas pas grand-chose et il me fallut opter pour une dalle essentiellement constituée des pierres bâties à sec et recouvertes d'une fine couche de béton... d'amateur.

Rage de dents et collapsologie.Rage de dents et collapsologie.Rage de dents et collapsologie.
Rage de dents et collapsologie.Rage de dents et collapsologie.

La nouvelle cuve avait été livrée au début du confinement total. Notre voisin Maurice l'avait transportée depuis le lieu de rendez-vous avec un gros semi-remorque au village, et j'avais pris le relais avec la mini-pelle. Il ne restait plus qu'à la mettre en place.

Rage de dents et collapsologie.Rage de dents et collapsologie.Rage de dents et collapsologie.

Et puis connecter tout cela en vases communicants. Mais quelle galère quand on ne peut pas aller en magasin chercher les bonnes connexions, les bons réducteurs. Heureusement qu'il y avait encore Amazon !

Rage de dents et collapsologie.

Il reste encore à recouvrir de terre (pour l'isolation de la chaleur), à reconstruire un abri en dur (pour l'isolation du gel) mais déjà, le célèbre collapsologue Yves Cochet, dont je soupçonne l'installation d'eau potable très peu satisfaisante (à l'air libre !)  peut venir nous demander de l'eau. Malgré ses positions irrationnelles, nous lui en ferons la charité de bon cœur ! laugh

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Surbilles disciplinées comme Protestants ou ingérables comme Catholiques

Publié le par Prince Bernard

 

En vingt ans, sont-ce les progrès du numérique qui se mesurent à cela ? En effet, en 1997 nous faisions abattre près de 500 arbres (c'était pour éclaircir autour de la maison) et tout avait été emporté, les petites sections étant destinées à la pâte à papier. Récemment, rebelote avec 300 arbres (cette fois pour sauver la planète et incidemment remplacer la « forêt » de Notre Dame de Paris, j'y reviendrai) mais, les fabricants de pâte à papier ne sachant plus que faire des déchets de coupe (Plus de recyclage des cartons ? Moins besoin de papier à cause de la numérisation ?), le débardeur a laissé sur place tous les sommets, ce qu'il appelait les « surbilles ».

Surbilles disciplinées comme Protestants ou ingérables comme CatholiquesSurbilles disciplinées comme Protestants ou ingérables comme Catholiques

Pour ne pas gêner la repousse, je viens de passer quinze jours à les mettre en tas sur les côtés, les conifères bien droits, facilement empilables, disciplinés comme des Protestants scandinaves, et les feuillus tout tordus, qu'on n'empile pas comme on veut, ingérables comme des Catholiques latins.

Surbilles disciplinées comme Protestants ou ingérables comme CatholiquesSurbilles disciplinées comme Protestants ou ingérables comme Catholiques

Puis repousser à la mini-pelle les branchages pour en faire de jolis andains, si possible sur les murets de soutènements pour les protéger des repousses sauvages (les murs, ça n'aime pas la végétation, à moins que ce ne soit l'inverse).

Surbilles disciplinées comme Protestants ou ingérables comme Catholiques
Surbilles disciplinées comme Protestants ou ingérables comme Catholiques

Cela ne s'est pas fait sans dommage mécanique, rafistolé avec les moyens du confinement...

Dernière image : si après cette réparation de fortune, que M. McGyver lui-même ne renierait pas, l'église écologiste ne me sacre pas Saint de la Récupération et du Renouvelable, ce sera pure ingratitude. Je résume : une branche de douglas, du diamètre de mon auriculaire mais tordue, se glisse sous la carrosserie du tracteur et en détruit le robinet de vidange du liquide de refroidissement. Je vous laisse imaginer le geyser d'eau bouillante et le tintamarre de la branche dans le ventilateur… bref, deux heures plus tard, je pouvais redémarrer grâce à un T pour tuyaux de gaz que j'avais conservé des années parce qu'il est en bronze, un robinet pour irrigation au goutte-à-goutte et… un petit bout de douglas pour compenser la différence de diamètre.Dernière image : si après cette réparation de fortune, que M. McGyver lui-même ne renierait pas, l'église écologiste ne me sacre pas Saint de la Récupération et du Renouvelable, ce sera pure ingratitude. Je résume : une branche de douglas, du diamètre de mon auriculaire mais tordue, se glisse sous la carrosserie du tracteur et en détruit le robinet de vidange du liquide de refroidissement. Je vous laisse imaginer le geyser d'eau bouillante et le tintamarre de la branche dans le ventilateur… bref, deux heures plus tard, je pouvais redémarrer grâce à un T pour tuyaux de gaz que j'avais conservé des années parce qu'il est en bronze, un robinet pour irrigation au goutte-à-goutte et… un petit bout de douglas pour compenser la différence de diamètre.
Dernière image : si après cette réparation de fortune, que M. McGyver lui-même ne renierait pas, l'église écologiste ne me sacre pas Saint de la Récupération et du Renouvelable, ce sera pure ingratitude. Je résume : une branche de douglas, du diamètre de mon auriculaire mais tordue, se glisse sous la carrosserie du tracteur et en détruit le robinet de vidange du liquide de refroidissement. Je vous laisse imaginer le geyser d'eau bouillante et le tintamarre de la branche dans le ventilateur… bref, deux heures plus tard, je pouvais redémarrer grâce à un T pour tuyaux de gaz que j'avais conservé des années parce qu'il est en bronze, un robinet pour irrigation au goutte-à-goutte et… un petit bout de douglas pour compenser la différence de diamètre.

Dernière image : si après cette réparation de fortune, que M. McGyver lui-même ne renierait pas, l'église écologiste ne me sacre pas Saint de la Récupération et du Renouvelable, ce sera pure ingratitude. Je résume : une branche de douglas, du diamètre de mon auriculaire mais tordue, se glisse sous la carrosserie du tracteur et en détruit le robinet de vidange du liquide de refroidissement. Je vous laisse imaginer le geyser d'eau bouillante et le tintamarre de la branche dans le ventilateur… bref, deux heures plus tard, je pouvais redémarrer grâce à un T pour tuyaux de gaz que j'avais conservé des années parce qu'il est en bronze, un robinet pour irrigation au goutte-à-goutte et… un petit bout de douglas pour compenser la différence de diamètre.

Mais cela m'a permis de mieux coloniser les pentes abruptes de la Principauté en y traçant de jolies voies de pénétration, que j'appelle les radiales (par opposition à la dorsale, notre via Appia) plus facilement tractorables. Une fois colonisé et tractorable, tout est plus facilement exploitable, et tout se développe tellement mieux. N'est-il pas ?

Surbilles disciplinées comme Protestants ou ingérables comme Catholiques
Surbilles disciplinées comme Protestants ou ingérables comme Catholiques
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Confinement : en réduire l'impression par un sacrifice rituel

Publié le par Prince Bernard

Pour réduire l'impression de confinement, j'abats tous les arbres qui entourent le palais princier. Celui-là s'est bien débattu (branches en tension) mais il n'a pas souffert : avant de le couper en deux, je m'étais mis des plumes sur la tête et j'avais récité l'incantation numéro deux en sol majeur du chef Raoni.

Dans sa chute, l'énorme frêne a entraîné au sol plusieurs de ses voisins...
Dans sa chute, l'énorme frêne a entraîné au sol plusieurs de ses voisins...

Dans sa chute, l'énorme frêne a entraîné au sol plusieurs de ses voisins...

...dont ce petit noyer qu'il a courbé, manquant tout juste l'étouffer :

Confinement : en réduire l'impression par un sacrifice rituel

Je me suis naturellement précipité à son secours et l'ai libéré en quelques tranchants de tronçonneuse :

Confinement : en réduire l'impression par un sacrifice rituel

Il m'a ensuite fallu deux jours pour réduire la masse informe du grand frêne en billots réguliers d'une petite coudée de long, la seule mesure qui convienne à la crémation sacrificielle dans notre poêle-cheminée :

Confinement : en réduire l'impression par un sacrifice rituel
Confinement : en réduire l'impression par un sacrifice rituelConfinement : en réduire l'impression par un sacrifice rituel
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Le Prince de Montpoulet fait le ramdam (le buzz) sur la toile, et sur le papier...

Publié le par Prince Bernard

C'est une émission quotidienne, avec six nouveaux candidats à chaque fois, quarante-deux par semaine, donc plus de deux mille par an, mais rares sont ceux qui retiennent l'attention des journalistes. Bernard-Régis, Prince de Montpoulet, chevalier servant de la bicyclette, commandeur de l'ordre chevaleresque de la Salamandre Écarlate, Êvèque-messycle de l'Église des Cataphotes Resplendissants, fut donc, dimanche 12 janvier, de ces derniers.

Dès 13h21, l'émission à peine terminée, le site Voici.fr titrait « Nagui reçoit un prince dans l'émission tout le monde veut prendre sa place »

Le Prince de Montpoulet fait le ramdam (le buzz) sur la toile, et sur le papier...

Bizarrement, l'article commence par un étrillage en règle de l'animateur le plus populaire de la télé française :  « Nagui est certainement l’animateur le plus clivant du paysage audiovisuel français. Présent sur les ondes de France Inter (...), il est aussi l’animateur de N’oubliez pas les paroles et Tout le monde veut prendre sa place sur diffusés sur France 2. Quand ce ne sont pas ses plaisanteries douteuses qui interpellent, c’est bien son attitude moralisatrice qui irrite les téléspectateurs. Après une fin d’année 2019 marquée par une polémique avec la chanteuse Aya Nakamura, il a donc repris l’antenne et continue d’accueillir des candidats tous plus bigarrés les uns que les autres. Ce dimanche 12 janvier, il recevait ainsi Bernard-Régis, vêtu d’une tenue pour le moins originale : un uniforme de prince. »

Pour le reste, c'est quasiment un verbatim des paroles du Prince, bravo Marie Biros, avec quelques fautes d'orthographe que je mets en rouge :  

« Je suis prince de Montpoulet et c’est le grand uniforme de la garde princière. Comme vous le remarquerez, il y a six gallons, ce qui n’existe pas dans l’armée française. Il n’y a que dans l’armée galinomontoise » Après un silence gêné et quelques jeux de mots évidents sur les gallinacés, ajoute la journaliste en omettant de préciser que les jeux de mots évidents sont de Nagui, le candidat a explicité les origines de son titre. ''Ma femme et moi avons racheté à une autre branche de la famille une vieille propriété familiale tombée totalement en ruine, et après l’avoir restauréj’ai publié une déclaration unilatérale d’indépendance à laquelle l’État français n’a pas réagit, c’est donc un accord tacite ! '', a-t-il raconté provoquant ainsi les rires du compagnon de Mélanie Page et du public. '' Montpoulet pourquoi ? '', demande ensuite l’animateur. '' Ce n’est pas moi qui ai créé le mot, c’est depuis le cadastre napoléonien qu’on trouve Montpoulet, c’est en Ardèche. Le lieu-dit est devenu une principauté que l’on trouve maintenant sur toutes les cartes. » Décidément, les candidats de l’émission nous étonnerons toujours…»

À 15h 29, c'est NON-STOP ZAPPING qui titre  NAGUI RENCONTRE LE PRINCE DE MONPOULET DANS TOUT LE MONDE VEUT PRENDRE SA PLACE, où une certaine Mélanie C. ajoute quelques détails opportuns sur l'étymologie, les jeux de mots de Nagui et l'attitude adéquate du Prince :

« Avec sa veste rouge à galon, il explique très sérieusement que Monpoulet n’a rien à voir avec les gallinacés mais vient du mot puy. Il en faut plus pour décontenancer Nagui qui rebondit "et le sot-l'y-laisse, il est où ?". Bon prince le candidat lui rétorque que peu de monde connaît cette partie du poulet et rappelle au passage que Nagui est devenu végétarien.  »

Le Prince de Montpoulet fait le ramdam (le buzz) sur la toile, et sur le papier...
Le Prince de Montpoulet fait le ramdam (le buzz) sur la toile, et sur le papier...Le Prince de Montpoulet fait le ramdam (le buzz) sur la toile, et sur le papier...Le Prince de Montpoulet fait le ramdam (le buzz) sur la toile, et sur le papier...

Notons que Mélanie ne fait aucune faute d'orthographe et qu'elle pousse la conscience professionnelle jusqu'à ajouter l'adresse d'un des deux sites de la Principauté, ce qui vaut à ce dernier une fréquentation record :

Le Prince de Montpoulet fait le ramdam (le buzz) sur la toile, et sur le papier...

À 18h c'est le site From Press qui publiait un article de son cru, en qualifiant au passage le Prince de « roi des bizarreries » :  

Nagui recevait du beau monde ce dimanche 12 janvier dans son émission Tout le monde veut prendre sa place sur France 2. Parmi les candidats du jour, l'animateur a en effet accueilli un prince. Un invité de marque qui l'a beaucoup fait rire.

Nagui en a reçu des candidats excentriques dans ses émissions sur France 2. Des rencontres qui l'amusent toujours beaucoup. Mais cette fois, il a clairement accueilli le roi des bizarreries.

Le Prince de Montpoulet fait le ramdam (le buzz) sur la toile, et sur le papier...

Quarante-et-une minutes plus tard, le même site publiait à nouveau l'histoire, mais cette fois en la repiquant de NON STOP ZAPPING, ce qui se reconnaît à la photo :

Le Prince de Montpoulet fait le ramdam (le buzz) sur la toile, et sur le papier...

À quelle heure, ce n'est pas indiqué, mais c'est grâce à cet article signalé par un ami cycliste et prof, que la Principauté fut informée du battage. Yahoo. fr partageait à son tour l'article de NON STOP ZAPPING, ce qui fit monter en flèche le nombre de visiteurs sur le deuxième site de la Principauté, celui-ci même où vous êtes.

Le Prince de Montpoulet fait le ramdam (le buzz) sur la toile, et sur le papier...

Pour finir, le Dauphiné effectue une entrevue par téléphone qui donne lieu à double publication, très intelligemment décalée par rapport aux précédentes, l'une sur la toile, l'autre sur du papier, concomitamment :

Le Prince de Montpoulet fait le ramdam (le buzz) sur la toile, et sur le papier...
Le Prince de Montpoulet fait le ramdam (le buzz) sur la toile, et sur le papier...

Post scriptum : je découvre une page où le duo avec Nagui et ses répercussions a eu un effet encore plus spectaculaire, la page Googlemaps de la Principauté de Montpoulet, une augmentation de 9214%  :

Le Prince de Montpoulet fait le ramdam (le buzz) sur la toile, et sur le papier...
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Montpoulet à la télé !

Publié le par Prince Bernard

 

Boun djou, boun an ! (patois galinomontois, variante du nord-occitan)

Ce message d'abord pour annoncer la prochaine présentation de la Principauté de Montpoulet sur les antennes nationales. Ainsi, demain dans l'Hebdo de l'Ardèche :

Montpoulet à la télé !

Ensuite pour faire le point à propos du Trésor de Montpoulet. Avec près de 80 exemplaires vendus, les frais sont couverts et surtout, deux mois après parution, commencent les retours des lecteurs. Enrichissants. 

Il y avait eu une première réaction de ma maman (que j'appelle « l'indigène des lieux » puisqu'elle est née à Montpoulet) à la version bêta. Elle n'admettait pas mon orthographe de « Méjou des vieux », qu'elle prononçait, attention, il faut bien s'en remettre à l'alphabet phonétique pour que cela soit clair, [mɛd͡zu], (« médzou ») ce qui, disait-elle, signifie midi (mi-jour) et non pas maison qui doit s'écrire « mésou ». J'ai obtempéré. Et je me rends compte maintenant, que « mésou », elle le prononce bien [mɛʒu] (« méjou ») et pas [mɛzu]. Mon orthographe était donc la bonne. Maman ne parlait pas le français dans sa famiille, elle l'a appris à l'école, mais personne ne lui a jamais appris à écrire le nord-Occitan (le « patois »).

Deux lecteurs m'ont dessillé quant au pistolet que le veau tenait. Mais ce serait divulgâcher que d'expliquer ici.

Un autre lecteur a ressorti un vieux Détective qui raconte, bien plus en détail que moi page 77, ce que fut la fin tragique d'un habitant de Saint-Victor, particulièrement odieux et détesté de tous et qu'on surnommait Le Roux.

Et pour finir, maman est revenue à la charge quand elle eut tout lu : « Où as-tu vu qu'on faisait le beurre en secouant du lait dans une bouteille (page 75) ? 

— Ben, chez tes parents, à Navas… 

— C'est pas possible, on faisait pas du beurre en secouant du lait dans une bouteille, voyons !!! D'abord, c'était pas du lait, c'était de la crème. On laissait reposer des biches de lait à la cave au frais et ma mère en récupérait la crème qu'elle mettait dans une baratte en bois et elle tournait une manivelle. Elle doit d'ailleurs toujours y mettre, à la cave, à Navas, même si le bois est certainement pourri. À Montpoulet, ma grand-mère utilisait une baratte verticale, avec une sorte de bâton. Et toutes les deux allaient vendre leur beurre au marché, alors tu penses, avec une bouteille ! Mais elles auraient fait comment pour le sortir ? »

 

De la matière pour une suite et un tome 2 ? :)

 

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Pendant la vente, les travaux continuent !

Publié le par Prince Bernard

Pour une retraite paisible, en bon ordre, sans l'angoisse d'être pris à revers ou bien acculés, dussions-nous subir une attaque par la voie nord, notre Via Cassia, la plus adaptée aux véhicules standard, il me fallait absolument dégager la voie sud, notre Via Appia. C'est là, exposé au midi, qu'ont été cassés ou déracinés le plus d'arbres. C'est bien pire qu'en 99 ; c'est un massacre, une hécatombe, un génocide. Un festin pour les xylophages. Les chênes sont les plus nombreux par terre. La largeur de leurs feuilles, plus pérennes que les autres, en sont certainement la cause puisqu'elles ont ainsi retenu le plus de neige.

C'était le 17 novembre 2019.C'était le 17 novembre 2019.
C'était le 17 novembre 2019.
C'était le 17 novembre 2019.C'était le 17 novembre 2019.

C'était le 17 novembre 2019.

Après traitement :

Sur les deux derniers clichés, le chêne, en se déracinant, a renversé une énorme pierre d'un bon mètre cube. À plus de 2000kg/m3 la masse volumique du granite, pas dit que j'arrive tout seul à la remettre en place...
Sur les deux derniers clichés, le chêne, en se déracinant, a renversé une énorme pierre d'un bon mètre cube. À plus de 2000kg/m3 la masse volumique du granite, pas dit que j'arrive tout seul à la remettre en place...
Sur les deux derniers clichés, le chêne, en se déracinant, a renversé une énorme pierre d'un bon mètre cube. À plus de 2000kg/m3 la masse volumique du granite, pas dit que j'arrive tout seul à la remettre en place...
Sur les deux derniers clichés, le chêne, en se déracinant, a renversé une énorme pierre d'un bon mètre cube. À plus de 2000kg/m3 la masse volumique du granite, pas dit que j'arrive tout seul à la remettre en place...

Sur les deux derniers clichés, le chêne, en se déracinant, a renversé une énorme pierre d'un bon mètre cube. À plus de 2000kg/m3 la masse volumique du granite, pas dit que j'arrive tout seul à la remettre en place...

Il reste encore un énorme chêne couché sur la radiale qui emmène à la parcelle des dzonoaïres (genevriers). Son diamètre à la base est très supérieur à la longueur de mon guide-chaîne...

Pendant la vente, les travaux continuent !
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Un Ardéchois dans la ville

Publié le par Prince Bernard

L'image est tirée de mon premier passage à l'émission il y a deux ans, tout étant gardé très secret jusqu'à la diffusion, mais je peux préciser que pour ce deuxième passage, je portais le grand uniforme de la garde princière de Montpoulet, avec palmes académiques et fourragère. Je promets à cet égard une bonne partie de rigolade en duo avec Nagui.

L'image est tirée de mon premier passage à l'émission il y a deux ans, tout étant gardé très secret jusqu'à la diffusion, mais je peux préciser que pour ce deuxième passage, je portais le grand uniforme de la garde princière de Montpoulet, avec palmes académiques et fourragère. Je promets à cet égard une bonne partie de rigolade en duo avec Nagui.

 

Tous les parisiens à qui j'ai expliqué, qu'ayant trouvé grille close à l'entrée du train souterrain, j'effectuais à pied l'aller-retour Gare de Lyon-Porte de la Chapelle, se sont montrés étonnés, voire effrayés, comme le réceptionniste de l'hôtel où je séjournai, et qui voulait que je prenne une succession compliquée d'autocars urbains et de trains souterrains automatiques, les seuls qui échappaient à la grève. 

 

Et pourtant chaque trajet ne fait que huit kilomètres, c'est à dire nettement moins que ce que beaucoup de retraités effectuent en payant l'adhésion à un club de randonnée. Vous allez me dire oui, mais ils marchent à la campagne, pas en ville ! Et alors ? La ville est infiniment plus distrayante que la campagne. Le paysage change à chaque nouvelle vitrine, les personnes rencontrées sont plus colorées, à tous égards, témoignant d'une diversité comme seules les grandes villes cosmopolites peuvent offrir, à moins que ce ne soit pur témoignage de la vaste étendue de l'empire colonial français, et si aucune de ces personnes ne vous dit bonjour, aucune ne vous retarde non plus. Les sons varient peut-être moins qu'en forêt mais on les identifie plus sûrement. Il y a par exemple toute une variété de sirènes que, courageusement, comme Ulysse Le Curieux, je ne me suis pas privé, par quelque cire de quiétude, d'écouter. Je me serais pourtant alors épargné le son carrément monstrueux des deux-roues motorisés non électriquement… Les odeurs y sont également plus variées qu'à la campagne, depuis l'entêtant parfum des élégantes que je croise jusqu'aux fumets de viande rôtie des étals des marchés, en passant par le relent inimitable des bouches d'aération du train souterrain. J'émets une deuxième réserve toutefois sur les deux-roues etc. qui, disons-le simplement, puent du pot. Mais là, ma vie au grand air m'a doté d'un réflexe :  mon diaphragme se bloque en une fraction de seconde, et je peux, comme un cachalot qui sonde, traverser le nuage en apnée.

 

Un Ardéchois dans la villeUn Ardéchois dans la ville

J'ai effectué l'aller en deux heures et demie, et le retour en une heure de moins. D'abord parce qu'à partir d'une sortie latérale de la Gare de Lyon, j'étais parti dans le mauvais sens. Et oui, pas moyen, pour m'orienter comme en forêt, de trouver le soleil à travers les arbres et ce n'est qu'en arrivant à la bibliothèque Mitterrand, où l'espace est plus dégagé, que j'ai pu me rendre compte de mon erreur. Ensuite parce qu'au retour, j'avais gagné, dans le jeu télévisé pour lequel j'allais à la capitale, une valise de fabrication chinoise dotée, on n'arrête pas le progrès, de deux petites roulettes qui m'ont évité de faire peser sur mes épaules le poids de la garde-robe que j'étais tenu d'apporter, dans le cas improbable mais toujours possible, où j'aurais détrôné la championne. 

 

Il s'agit d'un jeu qui n'est pas sans me rappeler le concours de l'agrégation. Il y a un programme mais l'on commence par deux questions hors programme. Pour ma promotion de six candidats, le programme était « le long du Mississippi » un régal pour qui, comme moi, s'est spécialisé en civilisation américaine et a franchi au moins deux fois ce fleuve… à vélo (sur des ponts !) J'avais très peur en revanche des premières questions qui souvent supposent que vous ayez passé votre vie devant un téléviseur. J'en ai eu une de ce genre : quel est le film dans lequel Tom Cruise commet le péché de chair (enfin, formulé de façon plus contemporaine), avec telle actrice que je ne connais ni des lèvres ni des dents. J'ai demandé qu'on me suggérât quatre réponses possibles et j'ai eu mon épiphanie, j'avais déjà entendu cette question et sa réponse quelque part : Top Gun. Cela me permit d'accéder, après une deuxième question plus littéraire, à la deuxième partie du jeu, c'est à dire à la valise à roulettes. J'ai alors plutôt mené la danse jusqu'à cette question sur un exploit dont je n'avais trouvé nulle trace : en combien de jours Martin Strel a-t-il descendu le Mississippi à la nage ? j'aurais dû  demander dans quel sens, mais j'ai présumé que c'était en descendant et estimé la chose, compte-tenu du courant, à quatre jours. C'était 68 ! 

À contre courant donc, je suppose.

 

 

Dans la Grande Loge où les candidat.e.s sont chouchouté.e.s par les « Chargées de Casting. »

Dans la Grande Loge où les candidat.e.s sont chouchouté.e.s par les « Chargées de Casting. »

J'ai ainsi, grâce aux roulettes, et aux rebords de trottoir opportunément adaptés à cette invention chinoise, beaucoup moins peiné qu'à l'aller, et donc beaucoup moins rejeté de gaz carbonique. Je me demande si je peux aller directement vendre en bourse écologiste cette économie de CO2, ou si cela revient au fabricant chinois.

 

Cette valise s'accompagnait d'un « vanity » sur lequel il y aurait beaucoup à dire car enfin, ramener le souci qu'ont ces dames de soigner leur apparence à de la pure vanité, n'est-ce pas sexiste ? Quand bien même ferait-on remarquer que ce souci entraîne le transport de cinq bons dm3 de matériaux et d'instruments divers, ce n'est pas plus tolérable que l'allusion d'un député de la majorité aux centimètres de peinture dont une sénatrice EELV se tartine le visage.

 

Pendant ma balade de 16 km,  j'ai croisé de nombreux… agents de propreté (en novlangue) dont les balais, je n'en croyais pas mes yeux, étaient des imitations de genêts en plastique ! J'en reste encore très contrarié, d'abord parce que les vrais genêts ne manquent pas, ils poussent comme robinier à Montpoulet et je suis tout prêt à les céder gratuitement. Sur pied, s'entend. Ensuite parce qu'au milieu de tout ce tapage concernant les déchets en plastique, je ne comprends pas comment une municipalité affichant autant de zèle écologiste continue à balayer avec du plastique. Enfin, balayer, il faut le dire vite, l'imitation plastique doit être moins efficace que l'original (que nous appelons d'ailleurs « balay » en patois galinomontois) puisque j'ai trouvé les rues de la capitale que j'ai parcourues passablement jonchées de détritus. J'ai même croisé la route, dans le jardin Vuillemin, d'un rat qui m'a rappelé nos sangliers ardéchois. 

Pas pour la taille,  mais en ceci qu'il traversa sans prévenir.

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