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Mon voisin est un artiste

Publié le par Prince Bernard

Mon voisin s'est lancé dans l'art contemporain. Il expose sa première œuvre monumentale sur son terrain et j'en profite quand je sors de chez moi. Il n'est pas encore artiste professionnel, il est éleveur. Mais son travail a toutes les qualités pour plaire aux faiseurs d'opinion de notre société. Disciple de Cristo, il fait dans l'enrubanné, donc dans l'éphémère, mais aussi dans le renouvelable, le bio, le recyclable et le local. Peut-être même dans l'équitable, il faudra que je me renseigne. Comme tous les grands artistes il ne saurait analyser lui-même la quintessence de ses créations et hésite encore à les nommer. Je me propose de l'aider :

alignement fourrager est peut-être encore trop terre-à-terre,

bouses en sacs poubelle par trop vulgaire,

délinéation terre-vert trop néologistique,

bonbons de réglisse pour géants verts trop enfantin, j'attends vos suggestions.

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Devoirs de vacances et petites bêtes

Publié le par Prince Bernard

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Le lecteur fidèle se souviendra que la Principauté de Montpoulet vise l'admission au sein du Commonwealth britannique. Dans cette perspective nous avons institué la conduite à gauche, la chasse au renard et le golf en pente raide. Or il apparaîtrait que l'admission se rapproche, au même rythme que le dossier d'admission se constitue, c'est à dire à mesure que j'acquiers une idée de ce qu'il doit comprendre, donc j'ai décidé, mes devoirs de vacances bien avancés (voyez les deux épisodes précédents), d'ouvrir un chantier de prestige : le percement d'un tunnel routier pour Londres, next stop Piccadilly Circus. Et au lecteur contrariant qui me ferait remarquer que la percée du goudron londonien n'est pas pour demain la veille, je rétorquerai qu'en attendant nous nous servirons du tunnel à deux voies comme d'un garage pour deux voitures côte à côte.

 

La seule inquiétude c'est sans doute outre-manche qu'elle grandit : seront-ils envahis par la faune pouletmontoise, toujours de plus en plus grouillante : lucane, grenouille rousse, rouge-queues, couleuvre vipérine et compagnie, photos :

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Au milieu de l'argile tassée par les millénaires et qu'il faut attaquer à l'épée bretonne (Excalibur) on trouve, comme dans le nougat, des pépites plus dures, amandes et cacahuètes. Ici peut-être une dent (ou un oeuf fossilisé ?) de Tyrannosaurus Rex.

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Le plus gros exemplaire pouletmontois (70 mm de long) du plus gros insecte européen : le lucanus servus, ou lucane cerf-volant

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Nichée de rouge-queues (?) au milieu d'une haie de lilas.

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Je me fais toujours avoir, comme tout le monde : la robe rousse, les grosses écailles sur la tête, le nez retroussé, elle a presque tout de la vipère aspic,

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...mais son oeil rond lève toute ambiguité, on peut alors la manipuler sans crainte, elle ne cherchera même pas à mordre, la couleuvre vipérine, elle se contente de sentir très mauvais.

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Telle une momie dans son sarcophage, la larve de l'ergates faber, le plus gros xylophage longicorne pouletmontois, dans sa chambre nymphale après trois ou quatre ans à creuser des galeries et à pousser des wagonnets.

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Rainette arboricole à ventouses sous les doigts,

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...ou grenouille rousse ? Plus vraisemblablement cette dernière, mais je ne demande qu'à être détrompé.

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Et pour finir un mâle meloe violaceus, ou enfle-boeuf,  qui, quand on l'embête, se défend...

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... comme le crache-sang (trimarcha tenebricosa) en faisant croire qu'il saigne. Sauf que chez l'enfle-boeuf, la substance est toxique et, lorsqu'un bovin l'ingère, cela le rend fou et il enfle jusqu'à en mourir. Diantre !

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans Faune pouletmontoise

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Devoirs de vacances, complément de livraison.

Publié le par Prince Bernard

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Évidemment, il ne saurait y avoir de piscine sans poolhouse, pour reprendre ce néologisme anglais qu'on pourrait traduire par « maison de la piscine » s'il n'y avait risque de confusion : on pourrait penser à une (vraie) maison voisine de la piscine municipale, ou à une maison qu'on aurait détruite pour y construire une piscine, ou la maison qu'on peut voir dans le film La Piscine, voire même le siège des services de contre-espionnage française (surnommé la piscine). Rien de tout cela à Montpoulet où l'on ne rechigne pas à se moucher du coude et à faire simple, rustique et bon marché mais solide et pratique, comme l'aître de la chambre d'hôte que quelques cavalières ont eu l'amabilité d'orner de leur présence ; photos :

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Coup de foudre et devoirs de vacances

Publié le par Prince Bernard

 

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De temps à autre je m'impose une semaine sans vin à table pour vérifier que je ne... souffre pas d'addiction, et jusqu'à présent je passe la semaine sans me tordre dans d'atroces douleurs. Mais

cet été un coup de foudre, dont les impacts sont encore visibles sur les rails de béton du chemin d'accès, nous ont imposé non pas une semaine, mais trois bonnes semaines sans internet. Et là j'ai indéniablement été en proie aux affres, tortures et douleurs qui stigmatisent le sevrage d'une drogue dure.

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      La ligne rétablie, nous n'avions qu'un débit ridicule, 160 ko/s et j'ai craqué : j'ai réparé moi-même hier soir, c'était trop insupportable ; je suis monté au poteau avec une lampe entre les dents, une pince à dénuder dans une main et une pince crocodile dans l'autre. Heureusement qu'il me restait les deux pieds pour m'accrocher, c'est à plus de cinq mètres de haut. J'ai constaté que les mouvements du câble dans le vent avait cisaillé les fils. J'ai coupé, dénudé et reconnecté par des épissures, et nous avons récupéré 7 Mo/s sur les 12 que nous devrions avoir. C'était en quelque sorte mon dernier devoir de vacances, qui a suivi la construction de la piscine, du « poolhouse », d'un aître pour la chambre d'hôtes (un deuxième aître pour se dispenser d'avoir) et le percement du début du tunnel pour Londres, tout cela au milieu de spectaculaires représentants de la faune pouletmontoise, photos de la piscine pour commencer :

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Huppe fasciée

Publié le par Prince Bernard

Pas facile comme nom d'oiseau (à propos, pourquoi la locution noms d'oiseaux est-elle synonyme d'insultes ? à part triple buse, je ne vois rien...) et pourtant il y en a à Montpoulet. J'en ai rencontré un couple en allant chercher le pain. Ils n'ont pas détallé, ne se sont pas envolés alors que, médusé derrière mon volant, je les observais en me croyant en Egypte, persuadé qu'ils étaient totalement étrangers à l'endroit. Voyez (photos de l'ami Antoine) :

Huppe fasciée
Huppe fasciée

 

Et pourtant non, c'est un oiseau qui serait assez courant sous nos contrées d'après les livres.

Par contre, hier, de ces geais dont on ne peut douter de l'indigénat, j'ai capturé un jeune. Il se défendait bien.

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Nous l'avons mis en cage. Avec de l'eau et des miettes de pain. Il piaillait de bonheur. Et puis une bande de geais adultes a lancé comme un raid aérien sur la cage. Je l'ai aperçue tanguer, alerté par leurs cris vengeurs. Et puis Françoise m'a appelé : le jeune geai gisait mort. En même temps, des mésanges charbonnières naissaient au fond d'un trou que j'ai aménagé exprès dans un mur :

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Morte ou naissante la chrysalide ? En tout cas combien étonnante, avec ses simili-pattes dorées ! Mes recherches sont restées infructueuses : quelle chenille, quel papillon, aucun moteur de recherche n'a su me le dire. Le saurez-vous ?

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Publié dans Faune pouletmontoise

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Pneumothorax

Publié le par Prince Bernard

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« Vous êtes trop musclé monsieur, je n'arrive pas à percer... donne-m'en un deuxième (à l'assistante) » Et tout l'aréopage de sept jeunes stagiaires et internes, que des femmes, l'infirmière m'avait prévenue en s'excusant, mais je vous en prie, j'en veux bien trente, des spectatrices... de me regarder d'un air admiratif. Donc j'en rajoute : « c'est dans un roman de Thomas Hardy que le héros doit faire la même chose à une cinquantaine de brebis, je me sens comme une brebis... » Rires polis. J'en rajoute une couche « jusqu'à présent la seule opération chirurgicale que j'ai subie de ma vie, c'était l'ablation... d'un bouchon de cérumen ». Rires nettement plus affirmés. Mais un peu plus tard, au troisième pleurocath (catheter à plèvre, m'a expliqué le berger), quand il coud le drain en place et applique une sorte de valve : « Maintenant c'est à une piscine gonflable que je me fais penser. » Éclat de rire général.

Et puis la douleur, terrible, qui fait peur. Un étau m'écrase le sternum. On m'arracherait le cœur si c'était le bon côté. « C'est normal monsieur, c'est le poumon qui se remet en place, on va vous faire de la morphine ». L'aréopage se réduit. Moins marrantes les grimaces de douleur.

La journée avait commencé comme à la vogue. J'avais eu droit à toutes les attractions du parc hospitalier : EEG, stéthoscope, échographie, ECG, rayons x et scanner.

« Bonjour monsieur l'agrégé, — oh, respect ! fit l'assistante en écho, permettez que je vous touche la main, c'est contagieux j'espère » (les agrégés ont-ils souvent ce type d'hommage ?).

Je lui avais dit la dernière fois que c'était grâce aux cinq années de son traitement anti-épileptique que j'avais fini par la décrocher et cela l'avait tellement mis en joie qu'il l'avait dit à tout le service.

« Donc aujourd'hui dernier contrôle avant sevrage total... mais on me dit que vous voulez faire d'une pierre deux coups...

– Oui, avant hier, soudain, douleur sourde au poumon droit et essoufflement au moindre effort...

– Ouh là, et vous n'êtes pas allé consulter ?

– J'avais les collègues du voyage en Angleterre à la maison et la douleur était soutenable... et hier j'avais les copies de mes quatrièmes...

– Défaites-vous le haut » Et il a sorti un vieux stéthoscope d'un tiroir.

Je me rhabille, il téléphone. Passage aux urgences en urgence bien que personne ne croie encore au diagnostic de pneumothorax du neurologue. « D'habitude ces cas-là arrivent à l'horizontale », me confiera l'infirmière de l'accueil après coup ; « C'est un Ardéchois, il coupe son bois lui-même, c'est un dur !» le neurologue à son collègue incrédule puisque j'avais monté les cinq étages à pied. Défilé des étiquettes. « Salle de dégravillonnage ». Marrant à conjuguer : j'aurais aimé, madame l'infirmière, que vous me dégravillonnassiez. L'échographie ne donne rien. Mais la radio confirme. « Regardez, votre poumon est tout ratatiné en bas, vous venez de passer trois jours sur un seul poumon, et le plus petit !» J'ai toujours aimé la natation en apnée, c'était la seule discipline où j'étonnais le prof de gym. « Mais on va faire un scanner parce que là déjà on voit bien la fracture de côte, donc ce serait bien votre tronc d'arbre le coupable initial, et il ne faudrait pas qu'il y ait d'autres lésions.

Laser aperture, do not look into the beam. Et si on lit pas l'anglais, comment on fait je me demande deux minutes avant de remarquer une autre étiquette en blanc sur fond noir, très difficilement lisible par mes yeux de presbyte Diaphragme laser, ne pas regarder dans le faisceau. Traduction d'opticien, donc.

J'en fais part à l'infirmière qui me ramène et comme elle ne rit pas franchement, j'ajoute une couche : « il n'y a aucun accent sur les majuscules sur les panneaux, ce sont des fautes d'orthographe vous savez etc. » Des patients, y'en a des chiants quand même, aurait-elle pu maugréer. Ben non, pendant que j'attends dans le couloir je l'entends dire à un autre patient en me lançant une oeillade « Permettez monsieur, il conviendrait que nous montassions à l'étage pour votre examen ».

Fin des pérégrinations dans cette Salle de Déchocage où le pneumologue m'a recollé plèvre et poumon pour le remettre en service. Maintenant il faut m'hospitaliser en pneumologie.

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Descente aux Enfers, 4- le fond

Publié le par Prince Bernard

 

Il est inévitable, quand on s’attaque à la restauration d’une bâtisse qui date au moins du seizième siècle, de songer à quelque amas de louis d’or au fond d’une cachette. C’est ce qu’on appelle ici « la biche » pour désigner cette poterie où, souvent, les anciens serraient leurs économies. Le fait est que nous avons bel et bien découvert, construite dans les fondations, une superbe cachette en forme de petit four à pain, opportunément située à l’angle de deux murs et de la crèche(mangeoire) de l’étable. Pour y accéder, il fallait donc non seulement bousculer une vache, écarter le foin et écarquiller les yeux dans la pénombre, mais il fallait aussi en connaître l’existence, oubliée depuis longtemps puisque personne de ma famille n’était au courant.

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Ce que nous y avons trouvé, je vais encore le garder pour moi et aiguiller la curiosité du lecteur vers un autre trésor, à la fois plus hypothétique et plus… cabalistique. En effet, lorsqu’on examine le plan de masse de la grande maison de Montpoulet, la plus ancienne, le « Palais Principal », on ne peut être que frappé de l’absence d’angles droits et de la ressemblance avec une flèche.


massetrésorLes plus longs murs, orientés nord-est / sud-ouest, figurent les lignes d’une perspective qui invitent à aller voir leur point de fuite. Il est évidemment très difficile de localiser ce dernier avec précision, mais pourquoi ne pas envisager que le constructeur, en ces temps troublés de guerres de religion (Henri IV n’avait pas encore signé l’Édit de Nantes), ait d’abord enterré son trésor quelque part dans un chirat (pierrier) et en ait ensuite subtilement indiqué la direction en dessinant une maison comme une pointe de flèche. J’ai bien sûr pensé que les murs, bâtis avec du mortier d’argile, avaient bougé au cours des siècles, et que les angles aigus étaient dus à leur déformation. Mais j’ai vérifié, les pierres de certains angles sont bel et bien taillées en angles aigus…

 

Voilà ce que j'écrivais il y a dix ans en ne m'intéressant qu'à une seule combinaison de lignes de fuite, parce qu'elles pointaient commodément sur une construction que nous avions repérée dans les broussailles d'une parcelle voisine, une sorte d'énorme muraille circulaire protégeant une succession de trois petites terrasses accessibles par une entrée formée de d'énormes pierres levées. Non sans ressemblance avec Great Zimbabwe.

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Mais, comme j'y avais trouvé un monstre, une énorme vipère aspic, et des pommes d'or, d'inattendues figues de barbarie, je l'avais baptisé Jardin des Hespérides. Nous y revoilà. Le frère de ma voisine avait confirmé qu'autrefois, quand il était enfant, disons soixante ans en arrière, c'était bien un jardin, exposé plein sud et possédant son trou d'eau que nous n'avons pas retrouvé. De là à penser que c'était le jardin de Gampeloup (ou de la première maison de Montpoulier, mais ma réflexion n'était pas arrivée là), dont l'habitation aurait été détruite pour réemployer les pierres autre part, il n'y avait qu'un pas que j'avais allègrement franchi.

En me promettant de revenir un jour avec un détecteur de métaux...

Et me voilà, à cause de ce souterrain, à remettre la question sur le tapis. Le cadastre est maintenant accessible en ligne. Je vérifie les lignes de fuite. Je m'aperçois qu'un deuxième point de fuite est discernable :

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          Ce deuxième point, vers le sud-ouest, comment n'y avais-je pas pensé plus tôt, correspond à ce qui ressemble fort à un oppidum pré-celtique. Encore une fois, ou peut-être est-ce la première fois, je vous parle de lieux retournés à l'état sauvage depuis des décennies, et que les broussailles ont rendues difficiles d'accès. A titre l'illustration, lorsque nous avons acheté la propriété, le plus proche voisin ignorait jusqu'à l'existence même d'une maison à Montpoulet puisqu'au bout de son pré commençait un champ d'aubépines, de ronces et de pruneliers dont les épines dissuadaient quiconque de s'y risquer. Cet oppidum est constitué d'une énorme muraille qui m'a fait de suite penser à des fortifications, tant elle est épaisse. Cette muraille est dotée, à intervalles réguliers, de sortes de capitelles, ou « cabanes de pierres sèches », construites en encorbellement mais comme par évidemment de la muraille, comme les trous du gruyère. Les pierres y sont énormes.

Bon, mais le cadastre est-il exact ? Je me le demande vu que le premier point de fuite est beaucoup plus près de la maison que le Jardin des Hespérides vers lequel, indéniablement, sur le terrain, en laissant glisser le regard, un œil fermé, le long des pierres, pointent les murs du palais. Qu'en dit donc Google Earth ?

D'abord rien. Je veux dire que la version française ne connaît ni Montpoulet ni Montpoulier. La version américaine connaît, met la balise au sommet, là où l'on relève sur un grand rocher plat la deuxième empreinte du sabot du diable, la première étant située 800m en contrebas, ce qui donne une idée de la longueur de son pas, donc de sa vitesse, mais je m'égare, un autre indice peut-être mais d'une toute autre mythologie... et donne une photo aérienne de la ruine avant restauration. Qu'à cela ne tienne :

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Même en tenant compte de l'imprécision, Google Earth confirme Cadastre.gouv.fr et me laisse dans la plus totale des confusions. Je touche le fond... de l'incertitude : le tunnel doit-il sortir au Jardin des Hespérides, plus près du palais ou bien encore dans l'oppidum ?  

Il me faut à nouveau changer mon marteau-piqueur d'épaule et redescendre photographier la voûte du tunnel puisqu'on me suggère qu'il s'agirait d'une écriture à l'envers, comme lue de l'extérieur (diable !), rien toutefois qu'un logiciel d'image ne saurait retourner.

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Descente aux Enfers, 3- palier de décompression

Publié le par Prince Bernard

 

D'après les conseils que j'ai eus ici et ailleurs, j'ai compris qu'il ne fallait parler à personne des hiéroglyphes de mon tunnel et au contraire poursuivre vers la « salle du trésor ». On m'a aussi demandé de prendre garde, filant opportunément la métaphore des Travaux d'Hercule, que je ne débarquasse pas chez l'Hydre de Lerne ? C'est fait, je l'ai trouvée au stade embryonnaire et l'ai renversée sans peine.

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Mais on ne m'a encore conseillé aucune direction ; vers le sud ce serait, à vue de nez, le Palais Principal de la Principauté, mais dans l'autre sens ? Piccadilly Circus ? Nouméa ?

Plus sérieusement, j'ai vite compris que déblayer n'était pas possible : où mettre le déblais ? Je ne me vois pas du tout le sortir par le trou d'homme que j'ai dégagé, actuellement blanchi par la neige, un 27 avril, réchauffement climatique oblige. Donc j'ai décidé de chercher où le tunnel pouvait déboucher. Et cela m'a ramené à d'autres indices que je vais exposer en espérant que le lecteur ne s'impatientera pas.

Il y a eu au village une sombre histoire de tunnels au début du siècle. Le tunnel est orienté dans la direction indiquée par les murs de la maison qui ne sont pas à angles droits, une anomalie. Un document d'église indique une autre maison dans les parages pourtant déserts.

 

Commençons par le document. Il date de 1777, c'est un « document d'église » dont on m'a donné photocopie. L'écriture est difficile, les s comme des f et les c comme des q, mais lisible.

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Sa genèse est capitale. Le curé de Saint-Victor, commune où est enclavé Montpoulet, en ces temps-là, se plaignait que sa paroisse fût trop grande pour un seul homme. Il voulait un vicaire, c'est à dire une sorte de curé stagiaire, juste après le concours de recrutement. Rappelons qu'en ces temps-là il fallait porter l'extrême-onction, le dernier sacrement avant trépas, la dernière station service avant l'autoroute, en procession, à pied évidemment, avec deux enfants de choeur, depuis l'église jusqu'au domicile du mourant. Et cette paroisse à l'habitat dispersé est une des plus grandes du diocèse. L'évêché dépêcha donc une commission d'enquête dont le principal instrument était un chronomètre puisqu'il fallait mesurer le temps nécessaire pour aller de l'église à chaque foyer. Il fallait également une bonne paire de jambes et de chaussures puisqu'on lit qu'il fallait franchir rocailles et cours d'eau. Notamment pour accéder à « Montpoulier » puisque l'étymologie n'avait pas encore complété son œuvre, depuis mont+pouyet (le petit puy) jusqu'au Montpoulet attesté par le cadastre napoléonien.

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Voici ce qu'on lit, annoté par mes soins entre parenthèses :

«  De retour à l'église, nous sommes allé (sic) à piquet en passant par le Bruc pour y arriver par un sentier depuis le Domaine de montfleury ; rapide dans une prairie aqueuse ; nous avons emploïé (sic) quatorze minutes (…) De là nous sommes allé par un sentier sur la montagne rempli de graviers à Lefaure, pour y arriver nous avons emploïé quatre minutes, ce qui porte l'éloignement de cette maison à l'église à dix huit minutes (…) De là nous nous sommes rendu (on n'accordait donc pas plus avec être qu'avec avoir, l'être coïncidait-il avec l'avoir ?) par un sentier en descente rapide, rempli de rochers & de pierres, (l'esperluette faisait encore partie de l'alphabet) à Montpoulier, pour y arriver nous avons emploïé savoir pour la première maison six minutes & pour la seconde dix minutes, ce qui porte l'éloignement de la première à vingt quatre minutes de l'église & de la seconde à vingt huit, où étant & ayant pris la déclaration des chefs de famille nous avons constaté que les deux maisons sont habitées par quatre communiants et deux non communiants. »

 

Les premiers exégètes de ce document, historiens amateurs du village, s'étaient arrêtés là en assumant que les deux maisons en question correspondaient aux maisons actuelles. La grande aux angles non pythagoriciens que j'ai baptisée Palais Principal, et la petite que la tradition familiale appelle « lo méjou do vieux », la maison du vieux puisque mes arrières grand parents, quelle modernité, les enfants partis, faisaient chambre à part, et même maison à part. L'ennui, longtemps balayé d'une boutade (bah, ils ont dû prendre l'apéro entre les deux) c'est que les deux bâtiments ne sont séparés que par sept mètres et que je viens à l'instant de parcourir pour les besoins de cette page l'espace entre les deux portes d'entrée, donc contourner deux angles de la Méjou do vieux, en très exactement quatorze secondes. Nous sommes loin des quatre minutes. Le deuxième ennui, qui n'est apparu que lorsque j'ai demandé à voir ce fameux document, c'est qu'il y a une suite étonnante au paragraphe sur Montpoulier :

« De là par le même chemin nous nous sommes rendu à Gampeloup, pour y arriver de la seconde maison nous avons emploïé deux minutes (diantre, deux fois moins qu'entre les deux maisons de Montpoulier !), ce qui porte son éloignement de l'église à trente, où étant nous avons constaté que ladite maison n'est pas habitée »

 

L'hypothèse la plus probable, je vous fais grâce du long cheminement de ma pensée, entravée par le poids des années, c'est que les deux maisons d'alors ne sont pas celles de maintenant et que lo méjou do vieux serait en fait Gampeloup et qu'il y aurait eu une autre maison, quatre minutes plus proche de l'église, dans la direction indiquée par le tunnel et par... la configuration cabalistique des murs du Palais Principal. J'en resterai là pour aujourd'hui sur cette transition vers le deuxième indice de ma démonstration.

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Descente aux enfers, palier 2

Publié le par Prince Bernard

Dois-je laisser parler les images ? 

Non, ce serait un renoncement insupportable.

Je suis donc descendu sur le côté d'une voûte, comme s'il s'agissait d'un embranchement, pour arriver dans un étroit souterrain...

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orienté sud-est nord-ouest,

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...construit dans un appareillage rustique en pierres grossièrement façonnées, 

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et sur lesquelles j'ai attaché la baladeuse que j'apportais. Environ dix mètres de long, les deux extrémités bouchées comme on aperçoit ci-dessus, par des éboulements recouverts d'argile. Mais ce qui m'a rapidement étonné, c'est la voûte, une sorte de plein cintre comme en terre cuite...

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avec de curieuses inscriptions, à la lumière de ma lampe à incandescence d'abord :

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puis à celle du flash de mon appareil photo, même cadrage :

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puis en plan plus large, pour découvrir comme une page d'écriture concave.

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Que faire ? Prévenir le Louvre ? Commencer une thèse de proto-histoire ? Quérir un linguiste ? Descendre le marteau-piqueur pour excaver et aller au-delà des éboulis, mais alors quelle direction choisir ?

Je fais confiance au lecteur-trice pour m'indiquer mon devoir...


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Descente aux enfers, palier 1

Publié le par Prince Bernard

J'avais France Culture dans les oreilles avec une émission sur l'archéologie et pourtant, quand le pointeau d'Excalibur n'a plus rencontré de résistance, je me suis dit elle est quand même pas épaisse l'écorce terrestre !

 

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Normalement, dans le granite, c'est pas possible, dans le granite, pas de cavité naturelle, il ne peut y en avoir que d'artificielle... Le cœur battant, j'élargis l'ouverture :

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Apparurent des pierres comme appareillées en voûte...

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... et sur la gauche comme un grand vide d'un noir profond.

 

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demain, avec échelle et lampe électrique je peux aller explorer l'enfer. Mais tout seul à la maison, je me demande si c'est bien prudent. Dois-je descendre ?

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